De la stabilisation post-conflit

Publié le par Jean-François CURTIS

Cet article vise à orienter toute initiative de stabilisation post-conflit. En effet, tous les pays qui sont sortis d'une période de crise majeure se sont retrouvés face à la difficile reconstruction nationale. Il est donc pertinent d'examiner les conditions d'une stabilisation réussie sur la base de l'exemple ivoirien :

1/ La question de l'appropriation nationale de la notion de stabilisation multisectorielle est capitale. En effet, plusieurs pays ont essentiellement consacré leur stabilisation autour d'un programme de relance économique ce qui est bien entendu insuffisant. Il faut donc comprendre ce qu'est la stabilisation et en quoi est-ce-qu'elle est multidimensionnelle. Cela relève de la responsabilité politique. D'autres états ont mis l'accent sur des programmes DDR lourds et couteux aux résultats mitigés.

2/ La relance économique, la réconciliation et la pacification du territoire doivent être conduits concomitament. Dans bien des cas, l'un est conduit au détriment des autres ce qui a pour effet d'affaiblir l'ensemble de l'effort de reconstruction social.

3/ Le caractère inclusif de la stabilisation est crucial pour une reconstruction réussie. Il appartient aux décideurs politique de permettre que tout processus de stabilisation prenne en compte tous les acteurs nationaux (société civile, ONG, etc.). L'omission de l'un de ces acteurs, rendrait le processus fragile car incomplet. Seul un processus de stabilisation participatif est viable.

4/ La stabilité post-crise repose sur plusieurs piliers dont la Bonne Gouvernance, la Justice et la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS). Ces trois secteurs sont vitaux pour garantir une paix sociale, qui bien souvent peine à se réaliser. La Bonne Gouvernance garantit l'intégrité, la redevabilité et la transparence de l'action publique. La Justice quant à elle, apaise les coeurs meurtris par les crimes commis. Enfin, la RSS est le socle de la reconstruction des systèmes de sécurité qui bien souvent sont défaillants à la sortie d'une crise et qui nécessitent d'être soit repensés soit renforcés.

5/ L'apport inestimable tant financier que technique des partenaires extérieurs, est un facteur important d'une stabilisation post-crise réussie. En effet, le rôle des organisations internationales et des partenaires bilatéraux n'est pas à sous-estimer. Bien souvent, ce sont ces acteurs extérieurs qui créent les conditions du retour à la normalité en accompagnant les pays défigurés par tant d'années de conflit.

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